Souvenirs d'école
La lecture du dernier livre de Pennac « chagrin d’école » me renvoie dans mes souvenirs d’enfance. Non pas que j’étais une mauvaise élève, bien au contraire mais je repense à ces profs qui m’ont marqué, ceux qui ont éveillé mon intérêt, ma curiosité, ceux qui m’ont fait grandir.
Dans l’ensemble, j’ai été très chanceuse. Petit collège et petit lycée de campagne, les profs que j’ai eu étaient de bons professeurs, intéressés par ce qu’il faisait et par leurs élèves.
Bien sur, il y en a certain qui m’ont plus marqué par le souk qui régnait dans leur classe (et encore au fin fond de la Normandie au début des années 90 nous étions très sages) et le peu d’intérêt de leur cours à tel point que je ne me rappelle ni leur nom ni leur visage.
Et puis il y a les autres, cette prof d’anglais qui nous effrayait et qui pourtant nous a fait verser des larmes le jour où elle est partie vers une autre vie sous le soleil de la Polynésie, il y a cette prof de français qui nous avait octroyé le droit de sauter des pages d’un livre parce que franchement on lit avant tout pour son plaisir, il y a cette prof d’espagnol qui m’a emmenée la première fois dans ce pays qui deviendrait ma deuxième maison, il y a surtout ce prof d’histoire que j’ai eu la chance d’avoir en seconde et terminale, qui nous faisait nous interroger sur ce qu’il nous enseignait.
Je n’arrive absolument pas à me rappeler de ce que j’ai étudié dans cette matière avant de l’avoir eu lui. Je pense que sitôt ma leçon apprise, elle s’envolait. Mais lui, de la révolution française au conflit palestino-israelien, je me souviens de tout le programme. Des cahiers de doléance rédigés par les paysans de nos villages normands. De la première fois où j’ai entendu parler des talibans et de leur vision des femmes. De la vie en Russie de 1917 à aujourd’hui. De Robespierre à la Vème République.
Fierté aussi lorsque 6 ans après, je le recroise par hasard et qu’il se souvient parfaitement de moi, heureux que je lui raconte mon parcours scolaire et de voir que je roule ma bosse.
Il ne doit pas être très loin de la retraite maintenant à moins que ce n’est déjà fait et l’éducation nationale perd un de ses plus grands profs.
Sans lui, je ne serais pas la même. Alors merci Monsieur le professeur !